Japon – partie 1

Le 10 novembre, nous accostons à Sakaiminato, sur l’île d’Honshu au Japon, après un nouveau voyage sur l’Eastern Dream Ferry, à l’occasion duquel nous avons partagé une super soirée dans notre dortoir avec Yuu, Fuminori et Itaru. Ces 3 jeunes artistes japonais reviennent de quelques mois en Europe où ils ont partagé leur expérience avec d’autres artistes. Ils nous donnent plein de tuyaux pour affronter les difficultés qui nous attendent au Pays du Soleil Levant ainsi qu’un échantillon de « bizarreries » culinaires…

Après avoir retrouvé notre maison roulante telle que nous l’avions laissée à Vladivostok, Hugo se lance dans les procédures nécessaires à l’importation du véhicule sur le territoire. Tout d’abord, les douanes procèdent à l’inspection. Puis, Hugo doit se rendre à la JAF (Japanese Automobile Federation), à Matsue, pour faire valider notre Carnet de Passage en Douane et faire traduire son permis de conduire (20$). A son retour, il doit présenter tout ces documents aux douanes avant de pouvoir enfin quitter le port. La procédure prend beaucoup de temps et Léon en profite pour faire une petite sieste…

Nous trouvons un parking de société où personne ne nous vire, au pied du château de Matsue, pour passer la nuit. Cette jolie forteresse du XVIIèmè siècle est tout entourée de canaux. On découvre avec surprise la quiétude de ce petit centre ville.

L’intérieur, tout en bois, est très bien conservé et les 6 étages successifs décroissants par leur taille présentent une belle collection d’objets d’époque. On admire particulièrement les tenues de samouraïs ! La vue du donjon nous laisse entrevoir l’ampleur de la végétation sur l’île…

Lors d’une ballade dans le quartier des samouraïs autour du château, on se régale de l’architecture traditionnelle des habitations et des jardins zen.

Par une très belle route qui serpente dans la végétation et longe le lac Shinji, nous partons vers l’ouest pour se rendre au grand sanctuaire shinto d’Izumo. Le shintoïsme est un ensemble de croyances japonaises mêlant polythéisme et animisme qui vénère les kami, des divinités ou esprit pouvant être un élément naturel, un animal, une force créatrice ou encore l’âme d’un défunt.

Les sanctuaires (ou Jinja) sont un lieu idéal pour admirer les japonais dans leurs costumes traditionnels revêtus à l’occasion de différentes célébrations telles que mariage ou bénédiction des enfants…

A Iwami Ginzan, nous partons à la découverte d’anciennes mines d’argent. La ballade commence le long du superbe village pittoresque d’Ômori-Ginzan. La quiétude du jinja au lever du soleil, sous les couleurs d’automne est incroyable !

Le long de la rue principale, on continue d’admirer le raffinement des maisons japonaises et l’harmonie des lieux…

On s’enfonce dans une végétation de plus en plus dense et variée jusqu’à tomber nez à nez avec des macaques japonais profitant eux aussi, des premiers rayons du soleil de la journée.

La région est un vrai gruyère. Des tunnels sortent d’absolument partout. On s’enfonce dans une ancienne galerie aménagée pour la visite. Quelques explications nous laissent imaginer les conditions dingues dans lesquelles les ouvriers travaillaient. 24h/24, les mineurs se relayaient pour creuser, pomper l’eau et ventiler manuellement les galeries.

Au retour, on bifurque vers un sentier abrupt qui s’enfonce dans la jungle et nous conduit aux ruines d’un château perché sur un promontoire offrant une vue inoubliable !

Nous gravissons la montée sous les Torii (portails sacrés) rouges pour atteindre le sanctuaire de Tsuwano d’où nous avons une belle vue sur la vallée. Le passage de la locomotive à vapeur Yamaguchi-go remise en circulation récemment est ici attendu comme le messie…

Nous passons la nuit dans la baie d’Hagi et profitons le lendemain d’un petit déjeuner sous un lever de soleil magique.

La ville est particulièrement réputée pour sa poterie mais offre aussi une ballade vraiment charmante dans le parc du château (en ruines). Les vieux quartiers sont bâtis autour de canaux qui se terminent dans la mer.

On trace jusqu’à l’île plus au sud-ouest de Kyushu. Des hauteurs de Shimonoseki, on admire le canal et le pont qui sépare les deux îles, ainsi que la vue sur Kyushu, réputée pour son activité volcanique intense.

Après pas mal d’heures de route, nous voici à Aso où on teste enfin la cuisine japonaise avant de partir tous excités, à l’ascension de ces volcans !!!

Le mont Aso est un complexe volcanique qui regroupe une quinzaine de cônes dans une des plus grandes caldeiras au monde (25 km sur 18 km). A 1 km du cratère du Naka-Dake, on est stoppés par les gardes qui nous indiquent que l’accès à la lèvre est strictement interdit jusqu’à nouvel ordre. Ce cône a en effet connu 3 éruptions depuis 2014. Bien que les coulées de lave que l’on peut observer corroborent leurs dires, on repart hyper déçus !

Finalement, un sursaut de motivation et un ciel qui se dégage nous poussent à grimper jusqu’au cratère éteint d’un volcan voisin. Et là… on en prend plein les yeux !!! On ne se lasse pas d’observer la terre cracher la chaleur de ses entrailles !

Nous décidons de nous rendre à Kumamoto, une ville de l’île réputée pour son château médiéval. Malheureusement, un tremblement de terre en 2016 a sérieusement endommagé le site.

Mais une galère de bivouac dans la ville nous met sur le chemin de Terumasa, un professeur d’aïkido qui nous invite à une initiation aux aurores. Génial !

Lors d’un nouveau passage dans un sanctuaire, on admire une fois de plus les tenues traditionnelles des prêtres shintoïstes et des enfants présents pour leur rituel de bénédiction et de protection, réalisé à plusieurs étapes de leur vie.

Nous quittons Kyushu pour revenir sur l’île d’Honshu et faisons notre prochain arrêt à Yamaguchi. La ville est vraiment mignonne sous les teintes automnales.

Cette saison est aussi surement la plus belle pour aller admirer la pagode à 5 étages du temple bouddhiste Ruriko-Ji. On en reste bouche bée !

Nous repoussons encore un peu notre retour à la vie citadine et partons pour une randonnée le long d’une jolie vallée ou Léon nous étonne et marche presque 3km sans s’arrêter !

Les routes sont vraiment pittoresques voire même inutilisées. Elles sont recouvertes de feuilles mortes et de la mousse se dépose même sur l’asphalte. On tombe sur des petites merveilles perdues dans la végétation.

En route vers Hiroshima, on fait un petit détour par la ville médiévale d’Iwakuni. Lovée au cœur de montagnes densément verdoyantes, la vieille ville piétonne surplombée par un château restauré est plutôt sympa.

Mais l’endroit est surtout célèbre pour le kintai kyo, un pont en bois à 5 arches construit au XVIIème siècle et à l’époque, autorisé uniquement pour le passage des samouraïs.

Nous arrivons à Hiroshima, étape incontournable pour nous. La ville connue avant la seconde guerre mondiale comme zone stratégique militaire est devenue tristement, universellement célèbre après l’explosion d’une des deux bombes atomiques de 1945. La ville a été entièrement rasée puis rebâtie mais le Dôme, bâtiment situé proche de l’épicentre de l’explosion, a été conservé en l’état afin de ne jamais oublier.

Le Musée du Mémorial pour la Paix est divisé en plusieurs salles qui abordent des thèmes tels que l’aspect « scientifique » de la création de la bombe atomique, les circonstances politiques de l’époque, les conséquences immédiates et à long terme sur l’homme et son environnement… La dernière salle, poignante, propose des témoignages de victimes et de leurs proches et expose des objets leur ayant appartenus.

On quitte Hiroshima de nuit et l’on passe à côté de son joli château niché en plein cœur du centre moderne, puis nous rejoignons pour la soirée Aubin et Helen, des voyageurs déjà rencontrés 5 mois auparavant au Kazakhstan, pour une cassoulet party !!! Trop top !

Nous poursuivons notre route vers le nord-est en longeant à présent les côtes de la mer intérieure.

On observe en chemin, les élevages de fruits de mer.

La circulation de ce côté-là est de plus en plus dense et complexe. On ne quitte presque jamais la ville, les limitations de vitesse sont faibles, il y a un nombre de feux rouges incalculables. Les trajets ne se comptent pas en kilomètres mais en heures. On s’organise des arrêts régulièrement pour se dégourdir les jambes. Ici à Onomichi, on prend de la hauteur pour admirer la succession d’îles et de ponts qui mènent à la grande île de Shikoku.

A travers les venelles, on tombe sur plein de charmants petits temples où Bouddha semble prêt à affronter l’hiver…

On fait une pause vraiment agréable dans le centre historique de Kurashiki, où les saules pleureurs font de l’ombre sur le joli canal.

Parmi toutes les boutiques à touristes, on fait une rencontre originale. Mehmet, un turc stambouliote tient ici un magasin de souvenirs orientaux ! Il nous invite à boire lé thé et pour nous, entrer dans son magasin, c’est un vrai retour en Turquie ! Merci d’avoir partagé avec nous ces quelques émotions…

Un arrêt rapide à Himeji pour aller admirer un fameux château. Coup de chance, c’est la nuit mais la cour du château accueille un spectacle son et lumière dont l’entrée est gratuite !

Arrivés à Kobé, on se lance activement à la recherche d’un stationnement abordable pour la journée. Après plusieurs heures coincés dans le trafic et aucun résultat, on se dirige vers les environs et on jette notre dévolue sur le bourg d’Arima Onsen. Pendant que maman va se détendre aux onsen (thermes japonais), papa emmène Léon dans le super musée des automates. Salles entières de jouets en bois, automates à activer manuellement, parcours de trains miniatures… Un super plan pour les petits (et les grands !) !

Le midi, on poursuit l’éducation de nos papilles aux saveurs de la cuisine japonaise.

Voyant arriver à grand pas notre date de vol pour Bangkok (où nous faisons une surprise à notre meilleur ami pour son anniversaire), et n’ayant toujours pas de stationnement pour les 5 prochains mois (nous avons décidé de faire l’Asie du Sud Est à vélo !), on abandonne tous nos plans de visite d’Osaka et Kyoto où nous devions retrouver nos amis du ferry. On fonce en direction de l’aéroport de Tokyo-Narita. La circulation est toujours aussi dense et l’autoroute beaucoup trop chère pour notre budget. Dans les bouchons, on se doit d’adopter quelques stratagèmes…

A Narita, on se lance au culot et on décide d’aller frapper aux portes pour demander de l’aide pour notre parking. Comme toujours, la chance nous sourit et Massa, la première personne à qui nous demandons, nous propose spontanément d’héberger notre maison roulante… Il nous invite en plus à partager un excellent repas en compagnie de sa famille. Un grand merci à vous pour votre générosité !

Enfin soulagés d’avoir trouvé une solution, on s’autorise une promenade dans la vieille ville de Narita dont le parc est une fois de plus, superbe à l’automne !

Avant d’embarquer pour la Thaïlande, nous voici à l’heure du premier bilan concernant le Japon. On a adoré l’arrivée sur cette île dont le contraste entre mégapoles ultra modernes et denses et coins de nature encore sauvages et préservés est incroyable ! L’immersion dans cette culture réputée pour son raffinement et sa « zénitude » est des plus agréables. L’architecture traditionnelle est superbe. Même dans les lieux les plus agités, on trouve toujours un petit coin de tranquillité…

En revanche, concernant notre mode de voyage, nos impressions sont plus contrastées. En dehors des zones rurales où l’on trouve des commodités vraiment sympas telles que toilettes propres de partout, le stationnement est quasi impossible à trouver ! On se rabat souvent sur les « convenient stores » (markets tels que 7 eleven, Lawson…) où on a aussi accès aux toilettes mais où l’on est sur un parking près d’axes passants et bruyants. En centre ville, on n’y compte même pas ! Le trafic est franchement encombré (du moins près des zones urbaines et le long des côtes). La population est souriante, aidante et extrêmement respectueuse. Mais l’on ressent souvent une certaine distance propre aux cultures asiatiques. On est à la fois impatients de revenir en avril découvrir le reste du pays et anxieux de retrouver cette dense circulation… On vous laisse avec les quelques jolis spécimen d’insectes croisés en chemin…

Au revoir ! Sayônara !

14 réflexions sur “Japon – partie 1”

  1. Toujours aussi génial !!!!!
    Belles photos et reportages ….
    On découvre à travers vous au fil de votre voyage et On se régale.
    A bientôt en Thaïlande
    Mille bisous

  2. Vraiment enthousiasmant !! Vous nous enchantez avec vos si belles photos et vos commentaires précis mais aussi tellement humains !!
    Encore BRAVO et MERCI pour le partage !

    Très BON NOEL et JOYEUX Jour de l’An prochain !

  3. Bravo et merci pour tous vos écrits…qui nous font tant rêver .
    Bonnes fêtes où que vous soyez et probablement que vous allez de nouveaux vivre un moment de joie et de découverte extraordinaires

  4. Voilà de nouveau une belle série de témoignages très intéressants depuis la Russie, avec des super photos.
    De la matière pour moi pour faire un article bilan pour Noël sur le DL. Complété par des infos exclusives de Marie et Alain. Bravo encore et bon voyage pour la suite, parce que la Thaïlande en vélo demandera certainement une bonne dose d’efforts qui j’espère seront compensé par un nouveau dépaysement.
    A bientôt pour la suite des aventures de Lord Léon

    • Salut Christian, hésite pas si tu veux des photos en HD pour l’article
      On est en plein road trip a vélo et ca ce passe plutôt bien pour l’instant on est parti de bangkok et on a rejoint la capitale cambodgienne aujourd’hui (on a triché quelques fois avec le bus quand il n’y avais rien a faire pendant 200km…)
      On espère que vous avez passé de bonnes fêtes et on vous souhaite nos meilleures voeux pour cette nouvelle année
      Bisous

  5. Magnifiques images !!!!
    Merci et bonnes fêtes …..avec du champagne?
    Je suis avec papy et mamy…..je leur montre vos photos ..ils vont bien ….
    Bises
    Gilbert

    • Merci et encore merci
      Non malheureusement le champagne n’était pas de la partie mais on se rattrapera a notre retour je me fais pas de soucis 🙂 on s’est fait un Noël a trois comme on pouvait mais c’était très sympa quand même
      J’espere que vous avez passé des bonnes fêtes aussi et que les grands parents vont bien (je me fais un peu de soucis pour leur état de santé et surtout le moral de mamie qui est toujours dans les chaussettes)
      On vous fait des bisous a tous

    • Merci beaucoup !
      Une très bonne année a vous aussi, la santé, la fiesta et la patate !!!

      Bisous de la famille globetrotter et à bientôt

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