Pérou – partie 3

Buenos días amigos !

Nous poursuivons notre parcours andin en direction de Cusco. Au nord-est d’Abancay, nous nous installons pour un superbe bivouac au bord du canyon Apurímac.

Margaux, en aventurière déjà chevronnée, supporte très bien les changements d’altitude et se laisse bercer par le roulis de l’asphalte et le lacis des virages…

En cette fin de saison des pluies, nous assistons au résultat des intempéries qui ont frappé la région et les éboulis sont parfois impressionnants ! Par chance, les équipes d’entretien des routes qui travaillent d’arrache-pied à maintenir le bon état du réseau routier péruvien, ont déjà créé des voies de passage secondaires !

Nous traversons les villes de la sierra où la vie bat son plein, d’aucun venant vendre sa petite production, d’autre, acheter ce qui manque à son quotidien…

Nous empreintons la route 110 où nous faisons un premier arrêt rando pour aller admirer les chutes de Perolniyoc.

Les maisons étagées sur des terrasses flanquées de champs de champs de maïs offrent un paysage splendide ! Nous rencontrons des locaux qui vivent cachés derrière la montagne et parcourent quotidiennement des kilomètres et plus de 400m de dénivelé avant d’atteindre le premier colectivo (transport en commun local) qui les conduira à la ville pour se fournir ce qu’ils ne produisent pas. Et c’est la  manta (tissu utilisé par les femmes pour transporter sur le dos les enfants ou toute autre charge) chargée de vivre, qu’ils ascensionneront le dénivelé pour rentrer à leur village…

Après avoir atteint la cascade, nous décidons de pousser plus loin l’ascension pour aller admirer la forteresse Inca qui la surplombe. Perché sur son promontoire, ce poste de garde installé sur le chemin menant à Ollantaytambo offre une vue spectaculaire. Totalement ignoré des touristes, nous profitons seuls de la visite.

Nous atteignons la ville d’Ollantaytambo, début de la « vallée sacrée » longeant le fleuve Urubamba. Avec son plan d’urbanisme inca, ses canaux taillés dans le pavé de ruelles bordées de blocs colossaux, elle est la cité à avoir le mieux conservé ses origines précolombiennes. Ceci mêlé à l’architecture des maisons bâties par les espagnols après leur conquête donne un résultat absolument charmant !

On y croise des habitants de différentes communautés indigènes vêtus de leurs magnifiques tenues bariolées et coiffes élaborées, certains ne baragouinant que quelques mots d’espagnol puisqu’ils ne communiquent entre eux qu’en Quechua, langue héritée de leurs ancêtres…

La ville se situe au creux d’une vallée et est entourée par les ruines incas, témoins de son passé prestigieux. Sur un flan de la montagne, on peut aller découvrir les restes des greniers à pomme de terre et jouir ainsi d’une superbe vue.

Sur la montagne située en face, nous partons à l’ascension des terrasses servant de soubassement à une forteresse grandiose, point de contrôle entre Cusco, la capitale Inca et le Machu Picchu, résidence de l’empereur Pachacútec et sanctuaire religieux de grande importance. Le lieu fût le siège d’une grande bataille entre incas et conquistadors, accueillis à coup de flèches et de lances.

La taille cyclopéenne des pierres et la manière dont elles sont imbriquées les unes aux autres, sans aucune forme de ciment, est impressionnante. Les blocs ont été taillés sans la connaissance de l’acier et transportés sans l’aide de bœufs ni de chevaux et sans même l’utilisation de la roue qui était inconnue des incas.

Nous prenons encore un peu le temps d’apprécier cette petite ville qui a beaucoup plus à offrir que ses ruelles remplies de vendeurs du temple qui cherchent à peine à se démarquer les uns des autres. A 100 mètres de la place principale, on s’aventure dans le marché local où ne pointe pas même la mèche d’un « gringo »… Les gens sont curieux, souriants, colorés. On se fait aussi un peu engueulé parce qu’on sort notre bébé à découvert, fait inhabituel chez ces populations.

L’alimentation dans la sierra est basée essentiellement sur le maïs dont il existe de très nombreuses variétés et la pomme de terre (il y en aurait plus de 4000 variétés différentes au Pérou). Nous découvrons ces drôles de boules blanches qui s’avèrent être des morayas, des pommes de terre placées dans la glace des nevados et déshydratées par le soleil pour les conserver.

Nous rencontrons aussi un chien péruvien version mini avec des airs de M. Mégot dans son t-shirt Adadas !  😀

Nous quittons cette jolie cité pour nous diriger vers l’arrière-pays et grimper jusqu’à 3500m d’altitude pour atteindre les ruines de Moray. Ici, un étrange paysage s’offre à nous : ces terrasses construites en cercles concentriques servaient de centre de recherche agricole aux incas. Le positionnement des différentes terrasses permettaient de créer des microclimats propices à la culture de toute sorte de végétaux. Preuve de l’ingéniosité débordante de ces incas…

En route vers Maras, nous traversons champs de blés, maïs, quinoa… sous un ciel d’un bleu sans pareil. Le paysage est magnifique !

Changement de décor à notre arrivée aux salines de Maras. Ici, à 3000 mètres d’altitude au dessus du niveau de la mer, on produit bien du sel !

Des milliers de bassins construits en étages à flanc de falaise se remplissent grâce à une source salée puis sont laissés à sécher avant d’y récolter le sel. Un site déjà exploité par des peuples pré-incas…

Nous poursuivons la visite de la région dans le village de Chinchero, célèbre pour sa belle église perchée en haut du village, bâtie sur les restes d’un palace incas et présentant de superbes fresques murales vieilles de 5 siècles.

Dans ces ruelles en pente pavées et bordées de murs incas servant de soubassement aux maisons espagnoles blanchies à la chaux, nous croisons des habitants vêtus de leur tenue traditionnelle propre à chaque communauté.

Nous avons le privilège de pouvoir nous installer pour la nuit au pied du site archéologique de Tipón, situé à 3400m d’altitude, au bout d’une route à lacets. Cette gigantesque succession de terrasses irriguées, alimentées par une source naturelle est une des prouesses en génie civil des incas.

A l’occasion de notre bivouac, nous faisons la connaissance d’Uña, curieux de l’observer lui et ses collègues transporter d’énormes et lourdes botes d’herbes fraîches. Il nous explique alors qu’elles serviront à nourrir ses cuyes (cochons d’Inde) qu’il élève pour la consommation. On ne manque pas de se faire inviter à visiter cette exploitation dès le lendemain ! Les animaux sont très bien traités, bien nourris, ne nécessitent ni hormones, ni antibiotiques. Ils ont même de la musique en continue pour leur éviter d’être effrayés par les bruits extérieurs. Le résultat donne une viande très saine et sans cholestérol (mais évidemment coûteuse !) que l’on s’empresse d’aller déguster dans l’un des nombreux restaurants alentour…

Ce jour là, le village est en fête ! Nous admirons les danses traditionnelles représentatives de différentes communautés de la région. Léon est aux anges !

Nous poursuivons notre route des ruines avec un site qui date lui de la période pré-inca mais dont on ne connait que peu de choses : Pikillakta se présente comme une immense cité fortifiée par une double muraille au milieu de laquelle nous nous promenons.

Nous atteignons le bout de la vallée sacrée symbolisée par l’immense site archéologique de Písac. Les ruines de cette cité à fonction à la fois militaire, religieuse et agricole s’étagent en terrasses du haut jusqu’au pied d’une colline, surplombant la ville actuelle de Písac. Une fois de plus, les restes des ruelles sont superbes et la vue du haut du site, à couper le souffle !

Les maisons de la région sont caractérisées par leur construction en briques d’adobes, leur finition en enduit naturel souvent décoré de motifs en reliefs et de magnifiques fenêtres en bois finement travaillé.

La région, bien que vivant essentiellement du tourisme, laisse tout de même à observer des scènes de vie quotidienne démontrant la rudesse de la vie de certains villageois.

Beaucoup vivent de l’élevage de lamas alpagas dont ils vendent la précieuse laine, particulièrement celle de la première tonte, la plus douce. Ces drôles d’animaux sont donc présents de partout, broutant jusque sur les sites touristiques et nous offrant même leur face sur des publicités amusantes.

Nous terminons notre boucle par un site, et pas des moindres… Saqsaywaman est une forteresse (ou un sanctuaire religieux selon les hypothèses), cernée par une triple fortification bâtie en forme d’éclair, situé en surplomb de Cusco, d’où l’on peut admirer l’étendue de la ville.

Ici la taille des blocs de construction atteint son gigantisme, les portes menant au temple du soleil, leur magistral !

Une curiosité géologique s’offre au visiteur au milieu de ce paysage de ruines : un affleurement rocheux ayant pris la forme d’un toboggan géant que Léon se fait un plaisir de dévaler !

Au milieu de toutes ces visites, notre petite Margaux passe le plus claire de son temps à dormir tout contre nous, emmaillotée dans son écharpe de portage. Mais lorsqu’un petit creux vient la titiller, l’allaitement s’avère le parfait moyen pour la sustenter ! Simple, efficace et possible en toute situation !

Notre tour des ruines de la région touchant à sa fin, nous allons poser nos « valises » pour quelques jours calle Saphi, à Cusco, point de rendez-vous de nombreux voyageurs. Nous partons explorer cette ville dont le centre, plein de charmes, est un mélange harmonieux de demeures espagnoles à balcon finement ciselé, patios ensoleillés et toits de tuiles rouges, le tout construit sur les bases de la capitale de l’empire Inca. Ainsi, ça et là, on peut observer les restes de ces murs de blocs incroyablement taillés par le peuple préhispanique. L’ironie veut que, lors des tremblements de terre successifs, de nombreux ouvrages espagnols se sont effondrés, laissant apparaître les constructions incas que les conquistadors s’étaient efforcés de faire disparaître…

Sur la belle plaza de armas trône entre une cathédrale et un couvent espagnol, la statue de l’Inca, symbole de la position de capitale exercée par la ville sous l’empire inca et de l’héritage laissé par cette dynastie.

Alors que des bruits courent au sujet de mesures prises dans le pays pour contrer la propagation du Coronavirus, nous nous offrons une belle visite de nuit de la ville avec en prime, une vue du haut du quartier San Blas.

Nous vous quittons aujourd’hui sur une superbe galerie végétale haute en couleur avec des espèces vraiment étranges telles ces petits lampions jaunes ou ces sortes de dindons en vol…

Les insectes et animaux ne sont pas non plus en reste. Nous avons observé de jolis touts petits rapaces, des pics nichant dans les maisons et tout plein de « multipodes » non identifiés !

En ces temps de crise, nous vous souhaitons du courage, de la solidarité, de l’entraide et du respect. Prenez soin de vous ! Hasta pronto !

 

15 réflexions sur “Pérou – partie 3”

  1. En cette période de confinement (Coronavirus), « s’évader » un peu fait du bien !!
    Prenez SOIN de vous ! et à bientôt pour des nouvelles…

      • Merci pour vos encouragements en cette période ! Tout va bien pour l’instant pour mon mari (81 ans) et moi (71 ans)…
        Nous avons la chance d’avoir une « campagne » à 01 ST MAURICE DE REMENS où nous sommes confinés, sans problème pour nous ravitailler et avec un grand jardin, où les fleurs sauvages commencent à pousser et où les oiseaux nous tiennent compagnie par leurs chants !!
        Equipés d’INTERNET, notre confinement est tout à fait supportable, nous sommes heureux d’avoir pu quitter à temps notre appartement (loué à LYON 5e).
        Très BONNE CONTINUATION à vous 4 !
        Et encore MERCI de nous permettre de « voyager » grâce à vos reportages !!
        A bientôt pour le prochain !

  2. Bonjour
    Merci pour ce magnifique souvenir,un très bon moment de notre voyage e 2018 avec notre petite fille de 7ans pendant 6 mois.c’est tellement différent de voyager avec enfant
    Portez-vous bien et encore merci pour tout vos récits
    Patrick

    • Bonjour Patrick
      c’est vrai que voyager avec ses enfants est vraiment une chance. Nous créons des souvenirs tous les jours avec eux.
      Et cela facilite les rencontres !
      A bientot

  3. Ola!!!
    J’espère que vous vous portez bien tous les quatre et que vous avez trouvé « LE bon coin » pour attendre la fin de ce confinement!
    Luc.

    • salut Luc, on est la pour un Looooong moment je crois. On prend notre mal en patience et on se bat comme des lions pour trouver une issue de sortie

  4. Il faut apprendre le respect des autres même en tant que touriste.
    Votre insouciance ne fera pas tomber Macron!!!!!!
    Assumez vous maintenant

    • Bonjour,
      De quelle insouciance parlez vous? lorsque nous avons quitté la France, il y avais les 3 premiers cas en dehors de Chine a Paris qui venaient tout juste d’arriver. Et jusqu’alors le gouvernement Français ainsi que ses ministres annonçaient que le virus ne se propagerais pas et qu’il n’y avait aucun risque.

      Je ne vois pas en quoi votre commentaire rageux viens faire avancer le problème des 600 français s’étant signalé a l’ambassade de France au Pérou et toujours bloqués ici

  5. Alors que des bruits courent au sujet de mesures prises dans le pays pour contrer la propagation du Coronavirus, nous nous offrons une belle visite de nuit de la ville avec en prime, une vue du haut du quartier San Blas.

    a ne pas publier, comme d’habitude!!!!

    • Je ne comprends pas bien le sens de votre message. Mais si vous pensez que nous avons outrepasser la loi en ne respectant pas le confinement, ce n’est pas le cas ! Lorsque nous avons fait cette balade, l’état d’urgence n’était pas encore annoncé ni le confinement obligatoire. Des que cela a été le cas et même 24h avant sa date de prise d’effet, nous nous sommes rendus chez une famille et avons respecter scrupuleusement le confinement. Nous n’avons absolument rien à nous reprocher à ce sujet. Il serait sage de vérifier vos informations avant de nous accuser de quoi que ce soit…

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