Cambodge

Sou sdey !

Le 24 décembre, après moult rebondissements, on embarque enfin dans le train équipés de nos nouvelles montures, direction la frontière Cambodgienne de Poipet !

Avant de poser une roue en terre khmer, on se fait notre petit réveillon de Noël en famille autour d’un canard laqué chinois côté thaïlandais. Vive le multiculturalisme !

Et voilà c’est parti ! Hugo, chargé de notre paquetage d’une quarantaine de kilos et Elo transportant notre lord préféré, nous nous lançons pour notre première section d’une quarantaine de kilomètres jusqu’à Sisophon. Les mollets chauffent et les fesses sont douloureuses !

La magie de Noël opère ! Alors que nous faisons une pause dans un temple, les moines nous invitent à partager leur repas.

Nous descendons ensuite vers la ville de Battambang, respirant un léger parfum d’aire coloniale. En enfourchant nos bicyclettes à l’aube, nous sommes témoins d’un rituel quotidien chez les bouddhistes : la quête matinale des bonzes qui vivent d’aumône.

Nous nous dirigeons vers la montagne de Phnom Sampeau abritant temples et grottes mais qui est aussi le témoignage de massacres perpétrés par les khmers rouges lors de la dictature sanguinaire communiste de 1975 à 1979. Nous empruntons de superbes chemins à travers bourgades et rizières où l’on se régale des paysages et de toutes ces scènes de vie !

Une gigantesque tête de Bouddha dominant la colline et ses environs nous indique que nous sommes bien arrivés !

Les grottes envahies de végétation offrent un décor digne d’« Indiana Jones », les chedi dorés pointent vers le ciel et une colonie de singes a élu domicile ici. Dépaysement granti !

Nous mettons à présent nos vélos en soute et embarquons à bord d’un bus qui nous conduit à Siem Reap, point de départ pour la visite des temples d’Angkor. C’est là que nous faisons la connaissance de Natalène et Day-Mikes, un couple de français en vacances avec leur petit Tao. On partagera de bons moments ensemble durant nos quelques jours dans le coin.

Après avoir réussi à convaincre Hugo de se rendre aux célébrissimes temples d’Angkor, repoussé au départ par le prix exorbitant réclamé à l’entrée (37 dollars la journée contre 17 l’année précédente), nous pédalons à l’aube pour aller assister à un lever de soleil magique…

Nous pénétrons dans « Angkor Wat », le plus grand et le mieux conservé des centaines de temples dispersés sur un espace immense. Les superbes bas reliefs ornant de longues galeries décrivent des scènes de batailles historiques ainsi que des scènes mythologiques hindouistes.

Nous roulons ensuite vers un autre temple célèbre, le Ta Prohm. Celui-ci a été conservé tel qu’il était lors de sa découverte. Il témoigne le la force avec laquelle la nature a repris ses droits suite au déclin de la capitale de l’empire khmer au XVème siècle. Les racines géantes de fromagers se sont mélées à la pierre, offrant un spectacle des plus photogéniques !

Nous poursuivons notre ballade de temples en temples, suivant de touts petits sentiers à travers la jungle, dans l’envers du décor et loin de la masse des touristes. Les chauffeurs de tuk-tuk profitent du calme pour prendre leur pause !

Nous pénétrons dans l’ancienne ville d’Angkor Thom qui dissimule un autre temple à l’architecture spectaculaire : le Bayon et ses tours à visages sereins et un brin coquins…

Après les ruines, les macaques semblent être la seconde attraction du site d’Angkor…

A la fin de cette intense journée où l’on n’a à peine vu défiler les kilomètres, absorbés par la beauté des lieux et passionnés par les émotions qu’ils dégagent, nous trouvons encore le courage de gravir les marches d’un dernier temple pour voir le soleil se coucher sur cette jungle abritant tant de mystères…

Côté transports en commun, c’est pas simple ! On doit toujours négocier pour ne pas se faire « éclater » sur les prix. Le tarif des places assises est en général fixé plus ou moins officiellement mais pour les vélos, c’est à la guise du chauffeur ! Parfois, faute de place dans les soutes, on est inventifs…

Prochain arrêt, la ville de Kampong Thom. De là, on s’engage dans une superbe ballade sur des sentiers de terre rouge à travers des villages sur pilotis vraiment charmants où l’on découvre une vie profondément rurale.

Arrivés à destination du site archéologique préangkorien de Prasat Sambor Prei Kuk, on se met en quête d’un logement pour la nuit. On se retrouve finalement à planter notre tente sur le terrain vague qui sert de commissariat au village. En plus du gîte, les policiers nous offrent le couvert ! La classe…

Après une nuit au confort (très) modéré (les tapis de sol, ça prenait trop de place dans le paquetage !), on part à l’assaut de ces temples de briques envahis par la végétation dont les plus anciens datent du VIIème siècle. On a la surprise de se retrouver nez à nez avec nos amis voyageurs Aubin et Hélène, rencontrés la première fois au Kazakhstan puis recroisés au Japon. Trop fou !

Sur le chemin du retour, Léon se fait plein de copains très curieux de toucher ce petit « farang » (occidental) à la tête blonde. Partout au Cambodge, nous croiserons beaucoup d’enfants, souvent un peu sales, maigrichons et à la tenue dépareillée mais au sourire tellement beau et qui ne manqueront jamais de nous saluer, de nous courir après ou de nous suivre à vélo.

Trajet épique vers Phnom Penh, la capitale, dans un minibus tellement bondé que même le chauffeur a du partager son siège(22 +2 vélo pour une voiture 8 places) ! Les Cambodgiens ayant toujours un petit creux pour quelque chose, à chaque arrêt nous sommes assaillis par les vendeurs ambulants qui cherchent à tout prix à refourguer leur camelot !

Pas emballés par cette capitale, on fait un arrêt express le temps de quelques réparations puis on décide de se lancer enfin à vélo en direction du sud pour un trajet de 150 km jusqu’à Kampot. Les faubourgs de la capitale reflètent la saleté affligeante que l’on a tristement pu constater de partout dans le pays (qui prend la tête de notre classement des pays les plus polluées visuellement).

On ajuste les selles, on regonfle les pneus et on affûte les mollets pour de belles journées de vélos. Les temples sont toujours l’occasion de jolies pauses hors du temps. Entre 2 comptines, Léon pique un roupillon sur son coussin accroché au porte-bébé.

Après des relations avec la population quasi exclusivement basées sur le tourisme et, malheureusement, très faussées par un rapport assez malsain à l’argent, on rencontre enfin les cambodgiens gentils et accueillants décrits dans les guides touristiques !

Nous sommes même accueillis pour la nuit dans une famille alors que nous arrivons le soir dans un village où le homestay indiqué n’existe pas ! On a la chance de tomber sur un couple qui parle un peu anglais, lui, donnant des cours aux enfants du village et elle, étant infirmière. Mais les conversations qui ont beaucoup tourné autour de l’argent et du niveau de vie nous ont mis un peu mal à l’aise et nous nous sentons obligés pour la première fois, de leur proposer de l’argent en partant…

On poursuit notre route et longeons de belles campagnes à l’agriculture encore traditionnelle.

Noix de coco fraiches et sieste dans le hamac avant de repartir. On s’adapte aux coutumes locales !

On s’amuse à observer les chargements des « pilotes » sur 2 roues que rien n’arrête !

Après 2 jours et demi de vadrouille, nous voici arrivés dans la petite ville de Kampot, situé en bord d’estuaire et dominée par le massif du Bokor. Ses plantations de poivre lui valent un glorieux passé colonial. Aujourd’hui encore, elle abrite beaucoup d’expatriés (français surtout). La ballade le long de l’estuaire et des marais salants au coucher su soleil vaut largement le détour !

Le lendemain, on trouve encore un peu d’énergie pour aller faire de la grimpette à travers la jungle du Bokor. Le sentier s’avère de plus en plus compliqué à suivre et on finit par se retrouver presque bloqués par la végétation. On trouve quand même la sortie d’où on fait du stop pour rentrer à nos vélos !

En route en direction de Kep et de la frontière vietnamienne, on fait un détour par une série de jolies grottes isolées dans la campagne.

En chemin, on prend toujours plaisir à observer la vie des villages et à découvrir entre autres, la passion des Cambodgiens pour la pétanque ! Ici, ça joue sérieux et ça parie !

Léon, une fois de plus, sympathise avec les locaux qui n’hésitent pas à faire l’école buissonnière pour offrir leurs services de guides dans les grottes…

Malgré quelques panneaux de préventions avertissant des méfaits du travail des enfants, on croise régulièrement au Cambodge des jeunes affairés à cueillir, ramasser, pelleter, creuser…Les horaires scolaires semblent être aménagées pour permettre aux enfants d’aider leurs parents.

La ballade se poursuit autour du lac secret…

A fond sur les pistes ferrugineuses, entourés de rizières, de palmiers et de champs de canne à sucre, nous arrivons dans la petite station balnéaire de Kep.

Léon profite des dernières lueurs du jour pour faire trempette.

Le lendemain, rendez-vous au fameux marché au crabe avec Hélène, Aubin et son frère pour déguster le crabe au poivre vert de Kampot, les pieds dans l’eau !

Nouvelle excursion dans la jungle qui surplombe la côte. La végétation luxuriante est superbe…

… et les points de vue sur les alentours aussi !

Dernière baignade avec les locaux, le temps d’un château de sable puis on file vers le Vietnam.

Dernier rendez-vous aussi, avec Albane, Manu et leurs 3 filles que l’on a quitté en Mongolie alors qu’ils partaient pour une traversée de la Chine. Pour la première fois, on se retrouve au bord de la mer, sur la plage sauvage d’Angkaol.

Les enfants sont ravis de se retrouver et on passe 2 supers journées tous ensemble avant de filer vers notre prochaine destination…

Pour terminer cet article, on vous fait partager les photos de nos plus beaux spécimens insectes et reptiles croisés au cours de nos ballades ! Au programme fourmis-glues, lézards-dinosaures et serpent-lézard…

Lee Hai ! A bientôt !

8 réflexions sur “Cambodge”

  1. Quelles belles photos !! quels superbes commentaires !
    Je suis stupéfaite par tout ce que vous me permettez de découvrir !
    MERCI !
    A bientôt ?…

  2. Magnifique! Toujours aussi passionnant de vous suivre et puis là c’est spécial, il y’a aussi une partie de l’histoire de mon petit fils alors je suis encore plus attentive…. Merci de nous faire plaisir.

  3. bravo encore pore ce beau reportage très dépaysant, a priori les mollets tiennent le choc sur des belles « pistes cyclable bien ….plates.

    • Salut Christian ! C’est sur que ca nous a changé la vie de partir en vélo, c’est plus baroudeur qu’en voiture 😉

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