Mexique – Sud

Holà holà amigos !

Nous voici dans l’Etat d’Oaxaca. Nous partons à la découverte de la cité antique zapotèque de Monte Alban, perchée sur la colline du Jaguar, dominant la ville d’Oaxaca et ses environs. Comme toujours, les pyramides trônent autour de grandes places dans une atmosphère calme et sereine.

C’est une cité très ancienne qui a connu son apogée entre 350 et 550 de notre ère. La galerie des danzantes expose de superbes bas-reliefs datant de 500 à 100 av. J.C. représentants des personnages qui semblent réaliser une danse rituelle. En réalité, les archéologues pensent aujourd’hui qu’ils s’agiraient de chefs d’autres cités captifs ayant subi des sévices dont, visiblement, une castration…

Dans la ville d’Oaxaca, nous rencontrons (presque) pour la première fois des nuées de touristes étrangers. A quelques semaines de Noël, les ruelles charmantes – mais un peu fades en comparaison de leur réputations et d’autres villes du nord méconnues des touristes – de la ville s’illuminent. A quelques kilomètres d’ici, le petit village de Tule protège précieusement un arbre incroyable qui aurait plus de 2000 ans et mesure 58 mètres de circonférence !

Nous roulons toujours plus au sud pour nous rendre dans le hameau d’Hierve el Agua qui lui aussi abrite une petite merveille : une cascade pétrifiée et des bassins d’eau thermale formés naturellement par des dépôts minéraux, le tout au milieu d’un paysage sauvage somptueux.

Nous décidons d’emprunter une petite route à travers les montagnes pour nous rendre vers la côte. En redescendant de notre perchoir nous découvrons une distillerie de mescal, alcool d’agave traditionnel et ancestral d’Oaxaca, qui redevient très à la mode à Mexico. La fabrication est purement artisanale : les feuilles d’un cactus d’environ 13 ans sont sectionnées pour ne garder que la base, la piña, qui est cuite sur des pierres chaudes puis pressée par une meule tirée par un âne. Les fibres sont ensuite mises en fermentation et transformées en alcool. Le goût fort et fumé est surprenant !

Notre route s’avère rapidement être une piste. Et la piste se détériore… Mais le paysage de montagnes infinies, tapissées de champs d’agave, vaut le détour !

La route toujours très montagneuse est longue. Nous finissons par redescendre sur le plancher des vaches. La température s’en ressent et nous allons nous rafraichir au joli petit lac du Presidente Benito Juárez où nous attend une armée de moustiques. Nous rencontrons aussi Yasmine et Jose en pique-nique en famille. Ils nous invitent gentiment à partager un repas dans leur maison et « quelques » bières… Merci pour votre hospitalité !

Nous atteignons la ville de Tehuantepec puis bifurquons vers Salina Cruz pour nous jeter dans le grand bain de l’océan pacifique ! La playa Brazil nous tend les bras. On installe nos quartiers sur un bout de plage désert, près d’une paillotte visiblement inusitée à cette saison. Léon fait des découvertes surprenantes, Hugo lance sa canne et Elo se la coule douce… On est bien quoi !

Le lendemain, nous faisons la connaissance de Luke, un surfeur australien (non ce n’est pas qu’un stéréotype !) et pécheur chevronné, et de Fumi, sa compagne japonaise. Ils ont choisi le Tuktuk pour réaliser leur voyage jusqu’en Argentine. Délire !

Ils partagent avec nous leur pêche du jour, du thon rouge ! Puis, les pêcheurs du coin nous invitent à nous joindre à eux le temps de relever les filets et nous offrent à leur tour 2 jolis thons fraichement sortis de l’eau !

On « emménage » ensemble l’espace de quelques jours. On part à la découverte du paysage alentour, des plongeurs-pêcheurs de mollusque, on partage de bons moments et de vrais festins ! On vous souhaite bonne route, à bientôt les amis !

Nous reprenons la route et nous dirigeons vers l’est en direction de la région du Chiapas. A l’occasion d’un arrêt pour la nuit dans la petite ville de Santiago Niltepec, nous faisons la rencontre d’une institutrice très sympathique avec qui on échange des conversations intéressantes. Nous la recroisons  le lendemain en partant, en plein travail avec ses élèves. Elle nous explique qu’ils réalisent une fresque en souvenir du violent séisme de 2017 qui a fait beaucoup de dégâts dans la région. Un beau moyen d’expression collective !

Alors que nous attaquons à nouveau un col pour entrer dans l’Etat du Chiapas, la voiture nous lâche subitement, en plein virage ! On trouve rapidement un tracteur pour nous tirer sur une zone plane, au bord de la route. L’odeur ne trompe pas : on a un problème d’embrayage ! On capte difficilement du réseau grâce aux fermiers pour appeler un garagiste qui doit venir le lendemain. Le lendemain midi, toujours pas de garagiste ! « Il a du oublié nous disent les locaux ! » Arrive alors notre sauveur, Rafael, qui nous dit que le disque est mort et qu’il faut monter jusqu’à son village pour faire appel à un garagiste de Cintalapa, une ville 50 km plus à l’est. C’est parti pour 12 km de virages jusqu’à Rizo de Oro. On n’imagine alors pas que le village sera notre « foyer » pour les 5 prochaines semaines…

Rafael installe notre cellule devant l’entrée sa maison. Lui et sa femme, Ruth, sont des commerçants aux activités diverses : purification d’eau, vente de tomates, de viandes, de brioches maisons mais aussi de plats cuisinés… De notre côté, les affaires se compliquent : pas de réseau téléphonique dans le village, internet très lent, taxis rares et saturés pour aller en ville… Le magasin de fournitures auto de Cintalapa nous annonce un prix exorbitant pour importer notre pièce. On se lance dans des recherches rocambolesques pour trouver le kit d’embrayage à un prix correct. Mais les fêtes de fin d’année s’emmêlent dans notre pelote de nœud.

En attendant, en échange de leur aide et de l’utilisation de leurs commodités, on aide en retour autant que possible la famille dans leurs tâches quotidiennes. Ménage, vaisselle, pâtissage, bricolage… Hugo tue même 2 cochons avec Don Rafa pour préparer le chicharon (peau et gras de porc frit).

Noël est là ! Nous sommes conviés à partager le réveillon avec toute la famille. On profite des fours pour mitonner de bon petits plats français et leur faire découvrir à notre tour, un peu de notre gastronomie.

La nuit est fraîche et une auréole encercle la pleine lune.

Le père Noël trouve l’adresse de Léon dans la cellule, à sa grande surprise. Ça ne l’empêche pas de lui mettre une bonne raclée au jeu de la piñata, une figurine de papier mâchée remplie de sucreries ! Notre petit Lord est aux anges !

Dans l’attente de plusieurs réponses pour la commande de notre embrayage, on visite les alentours. Nous montons au sommet des collines. Le cadre est superbe !

Mais les habitants avaient oublié de nous prévenir que les environs sont infestés de tiques. Et nous rentrons accompagnés de centaines de ces petites bêtes. On n’en dénombre pas moins de 200 juste sur Hugo ! Brrrrrrrr :s

Finalement, nous commandons notre embrayage auprès d’Euro 4×4 Part entre Noël et Nouvel an. Nous préparons cette nouvelle fête et partageons le passage à l’année 2019 avec la famille et un grand nombre de leurs proches. Léon se fait plein de nouveaux copains.

Les voyageurs Maurice et Nicole, déjà rencontré aux USA, passent par ici et nous nous retrouvons donc par hasard. Grâce à eux, nous prenons contact avec une autre famille de voyageurs qui doivent passer par là d’ici quelques jours. Wenceslas et Bénédicte ont la gentillesse de s’arrêter pour une journée et une nuit avec leurs enfants Nolwenn et Yohann pour que l’on partage un moment ensemble. Dans la foulée, un autre camping-car s’arrête. Et c’est une famille d’Israélien avec leurs 4 enfants qui se joint à nous. Plus on est de fous, plus on rit ! Merci à tous de vous être arrêté et de nous avoir offert un si bon moment de distraction. On se retrouve sur la route…

Quelques jours plus tard, nous apprenons (8 jours après la commande) que notre pièce ne peut être approvisionnée par la société française ! Enorme déception ! Il faut donc tout recommencer à zéro ! Le décalage horaire et les week-ends s’en mêlent. On reporte l’achat de la pièce (d’origine cette fois-ci), au lundi suivant. On profite du week-end pour découvrir les joies d’un mariage mexicain autour de Samuel et Laura !

On poursuit l’immersion dans le village et nous allons traire les vaches avec le frère de notre hôte. Méthode à l’ancienne mais la modernité ne s’immisce malheureusement pas sous ses bons côtés : piquouze d’hormone lactogènes avant la traite et bolée de farines animales pendant… La puissance des compagnies pharmaceutiques et agroalimentaires est sans limite !

Nous terminons la matinée au milieu des champs de chile avanejo…

…puis nous livrons le lait qui servira à la fabrication du fromage.

Le colis est parti et la livraison avance ! Nous sommes soulagés et on va se détendre à la rivière avec Alexander, le frère de Ruth, sa femme Ana-Lucia et leurs enfants.

On apprend que le colis est bloqué à Tuxla. A seulement une centaine de kilomètres de Cintalapa, DHL nous annonce encore 8 jours de livraison alors qu’il vient de traverser le monde en 2 jours ! On est dépité… Mais on se fait une raison et on reprend nos petites activités quotidiennes avec des bonus : Hugo se reconvertit en coiffeur pendant qu’Elo fait la connaissance de Cecilia, médecin du centre de santé du village. Elle passe un moment génial en sa compagnie à découvrir tout le travail réalisé dans ce village. Finalement, on ne va peut être plus partir…

Nouveau rebondissement : nous avons la surprise d’apprendre que la pièce à, contre toute attente, était livrée le lendemain. Hugo fonce la chercher. Le lendemain matin, à 8h, il est au travail avec le mécano pour remonter tout ça. A 12h, le bolide vrombit dans tous le village ! Houuuuuuuuurraaaa !!!

Après 30 jours dans le petit village de Rizo de Oro à partager coups dures, joies, petits et grands bonheurs, tristesses, émotions, rires et moments d’amitié avec les locaux, nous organisons un dernier repas avec la famille de Ruth et Rafael et nous faisons nos adieux à cette communauté qui, elle aussi, avait fini par s’habituer à notre présence et à notre véhicule dans le paysage. Merci à tous pour votre aide, votre accueil, vos sourires et vos mots gentils. On ne vous oubliera pas !

Pour terminer, petit aperçu de nos coups de cœur du règne végétal…

…et animal, avec notre premier iguane mais aussi d’étranges poissons, un lézard prêt pour la fête des morts, et des insectes toujours plus inventifs en matière de survie !

Hasta luego les amis !

4 réflexions sur “Mexique – Sud”

  1. bravo, c’est super, que vous ayez pu réparer et que vous ayez vécu dans ce village. Vous êtes trop forts. Une heureuse année à vous.
    On vous suit toujours !

    • C’était vraiment intéressant de vivre « au long court » dans un petit village des montagnes du Chiapas, en plus il y avait des tribus Tzotziles dans les parages donc on a pu en apprendre un peu sur leur façon de vivre et leur coutume. au final c’était chouette !!

      et vous ca en est ou de vos plan de réparation ?

  2. C’est toujours aussi génial ce que vous faîtes et quelles belles rencontres !!! J’ai vécu un an au Mexique et ce pays m’a vraiment touché par la gentillesse et l’humour des gens !! Vous êtes toujours aussi rayonnants, profitez bien de cette belle aventure !
    Bienvenus à Toulouse quand vous voulez !!
    Natalène, Day-Mikes et Taho (temples d’Angkor)

    • Un grand plaisir de vous lire, on se souviens bien de vous et de votre petit loup, ce sera avec plaisir de passer un moment avec vous 🙂
      on espère que vous allez bien !!!
      des bisous de tout les 3

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