Pérou – partie 1

Holà los amigos !

Après une route chaotique pour quitter l’Equateur et entrer au Pérou, nous arrivons dans les environs de San Ignacio, versant oriental de la Cordillère des Andes. De ce côté, les reliefs sont relativement doux et le climat plutôt chaud et humide est favorable à la culture du riz. A l’occasion de petits détours fortuits, nous rencontrons de superbes paysages de rizières…

Nous atteignons la région de Chachapoyas, dans le département de l’Amazonas, où nous commençons la découverte par une randonnée de 6km à travers une végétation luxuriante pour atteindre la cascade de Gocta.

Avec ses 771 mètres de hauteur dont 540 de chute libre, elle se classe parmi les plus hautes du monde.

Nous poursuivons la découverte des environs et empruntons une longue piste sinueuse pour aller admirer les sarcophages de Karajía. Accrochés à la falaise, protégés des pillages,ils sont le témoignage des rites funéraires des Chachapoyas, peuple pré-inca habitant la région entre le IXè et le XVème siècle.

Les Chachapoyas ou « guerriers des nuages », ont aussi laissé derrière eux une gigantesque forteresse appelée Kuelap, perchée à 3000m d’altitude sur une montagne. Malgré son nom de « forteresse » attribué à l’édifice pour la hauteur de ses murs et la taille imposante de ses blocs de pierre, il semblerait que le lieu ait été un site avant tout rituel et politique. La météo brumeuse puis pluvieuse lors de notre passage justifie en tout cas à elle seule le surnom qui leur est attribué. Faute d’admirer le paysage, nous jouons à cache-cache avec les quelques lamas qui se promènent au milieu des ruines…

Nous redescendons la route abrupte et pittoresque qui mène à la vallée d’Utcubamba. En chemin, nous croisons les locaux affairés au ramassage des patates transportées ici à dos de mules.

Nous en apprenons encore un peu plus sur les Chachapoyas au musée de Leymebamba où sont notamment exposées de superbes statuettes, « gardiennes » des édifices construits par ces derniers et qui nous rappellent vaguement un fameux épisode des aventures de Tintin… Ces étranges colliers de cordelettes nouées s’avèrent en réalité être un système complexe de calendrier !

Le clou de la visite se trouve dans la salle où sont exposées les momies du lac des Condors. En 1997, une équipe d’archéologue à mis au jour des mausolées contenant une centaine de momies, certaines pré-incas et d’autres incas. Impressionnant !

Nous roulons à présent vers l’ouest et prenons de la hauteur dans la cordillère des Andes. Les routes sont sinueuses, extrêmement étroites et la présence humaine se fait rare.

Nous trouvons tout de même un minuscule bouiboui pour manger où l’on nous sert du porc de la maison conservé en tranches fines pendues dans la cuisine et « fumées » par les émanations du poêle à bois.

Nous atteignons la région de Celendín. La vie est ici incroyablement authentique et traditionnelle. Nous ne nous attendions pas à voir tant de tenues folkloriques et un mode de vie si ancestral… C’est magnifique !

Arrivés à Cajamarca, nous profitons d’une après-midi dans les eaux thermales des « baños del Inca » avant de soutenir Elo dans le franchissement de sa trentième année !

C’est dimanche. Sur la même place où 500 ans plus tôt, l’empereur Inca Atahualpa fut traitreusement assassiné par le conquistador Pizarro, marquant ainsi la chute de l’empire Inca, des enfants de tout le pays ont revêtu leur costume traditionnel pour défiler et présenter les danses de leur région !

Nous continuons notre traversée andine et croisons en chemin le lac de Tinajones avant d’atteindre la côte pacifique.

Sur le site archéologique d’El Brujo,  nous nous promenons au milieu des ruines d’une citadelle de terre crue balayée par les vents marins, et faisons connaissance avec une toute autre civilisation, les Moche. Installés dans la région durant le premier millénaire, ils ont laissé derrière eux un superbe héritage de différentes pyramides, ou « huacas » en queshua. Le décaissement par les archéologues de strates de briques de terre crue a laissé apparaître de magnifiques bas-reliefs et mosaïques.

En 2006, les archéologues ont fait une découverte incroyable : une momie datant de 450 ensevelie sous plusieurs mètres, enroulée dans des bandes de tissu. Cette momie était une jeune femme entourée de bijoux d’or et de pierres précieuses et d’autres objets de valeurs, dont les bras sont recouverts de tatouages. Cette « dama de Cao », comme on la surnomme, apporte la preuve que le pouvoir politique pouvait être exercé par une femme.

Avant d’atteindre la ville côtière de Trujillo, nous profitons d’un joli bivouac sur la plage de Huanchaco où nous admirons les « caballitos de totora » ou petit chevaux de roseaux, les embarcations traditionnelles des pêcheurs de la région. Alors que le soleil décline, Léon s’exerce avec son nouveau cerf-volant gentiment offert par une famille de locaux.

A Trujillo, nous allons nous perdre dans le labyrinthe de sable de la cité Chímu de Chan Chan. Entre 850 et la conquête par les Incas au XVème siècle, la civilisation Chímu a bâti un royaume sur les ruines de la civilisation Moche, avec Chan Chan pour capitale ainsi que de nombreuses huacas dispersées aujourd’hui dans toute la ville moderne. Un brin déçus par le site principal très restauré, paraissant peu authentique, la huaca del dragon ou arco iris (arc en ciel), offre elle de très beaux bas-reliefs taillés dans l’adobe.

Les lieux sont gardés par deux chiens incas ou chiens nus du Pérou, une race locale sans poils hormis cette petite crête qui lui donne un  air de punk !

Avant de quitter la ville, nous retrouvons les Moche aux huacas del sol y de la luna

Nous poursuivons vers le sud puis quittons la côte pour suivre la vallée du rio Santa et remonter vers la cordillère des Andes. Avant d’atteindre l’étroit cañon del Pato et son enchaînement d’effrayants tunnels étroits, nous observons ces drôles de paysages de montagnes arides, au creux desquels le « miracle » de l’irrigation permet le développement d’une culture verdoyante.

Nous atteignons le petit village de Caraz lové au pied de la cordillera blanca, une immense chaîne de pics aux neiges éternelles, dont 35 sommets atteignent plus de 6000m d’altitude ! Nous nous enfonçons sur une piste défoncée pour atteindre le tout petit lac de Miramar et découvrir là un minuscule hameau de maisons d’adobe où la vie traditionnelle s’écoule lentement. Un véritable plongeon dans le temps…

Nous nous enfonçons toujours plus loin et plus haut dans la cordillère et atteignons quelques heures plus tard la lagune de Parón. L’arrivée devant cette étendue d’eau turquoise installée à plus de 4000m d’altitudes au milieu de glaciers tous plus beaux les uns que les autres nous laisse sans voix !

Nous passons une belle soirée à admirer la nuit étoilée s’installer dans cet incroyable bout du monde avec en toile de fond, l’Artesonraju, glacier si beau qu’il fut choisi comme logo du célèbre studio hollywoodien Paramount Pictures.

Le lendemain, nous profitons d’une belle journée ensoleillée pour nous aventurer le long de la lagune. Le décor nous arrache des « waouh !» d’émerveillement et de stupéfaction à chaque nouveau virage.

Nous redescendons vers la ville de Caraz, reprenons la route principale vers le sud puis bifurquons à nouveau vers l’est et la cordillère pour entrer dans le parc national de Huascaran, qui tient son nom du plus haut pic de la cordillère et du pays qui culmine à 6768m d’altitude. La piste est en piteuse état. Les secousses commencent à être un peu plus difficiles à supporter pour Elo et sa « pancita » croissante. Après quelques dizaines de km, nous nous heurtons à un obstacle de taille : un camion rempli de bois n’arrive pas à passer et bloque toute la circulation. Signe du destin, nous rebroussons chemin.

Nous prenons l’option d’entrer dans le parc par la prochaine route partant de Carhuaz menant vers Chacas. Entièrement goudronnée, le choix de cette route s’avère être une sage décision ! Cela ne nous empêche pas d’être toujours aussi surpris par la rudesse et l’authenticité de la vie quotidienne des villages que nous traversons.

La route qui traverse le parc est cernée par d’immenses glaciers à côté desquels on se sent si petits…

Après la traversée du tunnel Punta Olímpica, nous découvrons de magnifiques lacs glaciers avant d’entamer une redescente vertigineuse.

Nous atteignons le joli village montagnard de Chacas où les locaux vêtus de leur tenue traditionnelle vivent autour de la place principale et de ses superbes balcons de bois ciselé. Ce jour là, les anciens sont réunis pour une belle célébration autour de chants traditionnels auxquels font échos, les voix des enfants du chœur de l’église.

Le goudron disparaît rapidement au profit de pistes de terres cahoteuses. Le paysage sur ce versant Est est purement sauvage. Les quelques habitations que nous croisons sont isolées et rustiques.

Nous traversons les impressionnantes mines à ciel ouvert d’Antamina…

…avant de croiser les vestiges d’un passé très lointain : d’énormes traces fossilisées de dinosaures.

Nous redescendons ainsi tranquillement de nos hauts sommets à travers un paysage désolé, croisant en chemin de nombreux oiseaux andins tels que ces oies, ibis et caracaras, avant d’atteindre à nouveau la côte pacifique.

Le long de notre descente vers Lima, nous préparons notre voyage prochain qui nous ramènera en France pour quelques mois, le temps d’un petit repos avant l’arrivée de bébé, de l’accueil de ce nouveau globetrotter ainsi que de quelques paperasses… Du côté de notre maison roulante, nous lui trouvons un emplacement dans un garage de Lima et nous suspendons temporairement son permis d’importation auprès des douanes locales. En attendant février 2020 et la reprise de nos aventures, nous vous laissons admirer les quelques jolis spécimens d’insectes, d’oiseaux et petits animaux rencontrés en chemin…

A bientôt pour de nouvelles aventures ! Hasta luego amigos !

4 réflexions sur “Pérou – partie 1”

  1. bonne arrivée en france ! si vous passez dans les hautes-alpes n’hésitez pas à vous arrêter chez nous (pas loin de Gap). On repart en mars 2020 chercher notre maison roulante en Géorgie…
    Vraiment les pays d’amérique du sud vus par vos yeux font rêver.
    Lise

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